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Lilith

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Ô Lilith
Déesse de la lune noire
Gardienne des choses secrètes
Reine des profondeurs de l’invisible
Femme toute-puissante dont le sexe prend racine dans les abîmes de la terre
Donne-moi ton sein que je puisse y boire
Que mes reins s'abreuvent de ta liqueur
Sainte Lilith, mère et souveraine du monde
Prends-moi pour fille et reconnais-moi comme faisant partie de ta meute
Imprime à l'intérieur de mon poignet droit ta marque de fabrique
Que je sache d'où je viens et qui je suis


Je t'en prie, aiguise mon oreille aux bruissements de mon âme
Que je puisse déceler l’harmonie à l’intérieur même du chaos
Apprends-moi à être fière, impérieuse
À marcher sur les chemins la tête haute, le regard droit et la poitrine ouverte
Veille à ce qu'aucun homme jamais plus ne me soumette
Aide-moi à rompre la chaîne des femmes sacrifiées dont je suis issue
Permets-moi d’être libre
Révoltée
Permets-moi d'exister et que cela se sache
Qu’il en soit ainsi
Pour les siècles des siècles
Amen

Oestrogène

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Je voudrais avoir un taux d'oestrogène qui gonflerait dans la nuit
mes tous petits seins en deux montgolfières
si fières et si orgueilleuses qu'elles s'envoleraient plus haut que le soleil,
qu'elles caresseraient au passage, avant d'atteindre le point de non-retour
où l'on voit de toute sa grandeur le monde comme un jeu dérisoire de Polly Pocket.


Je serais alors la mère de tout l'univers, qui, suspendu à mes mamelles insolentes et souveraines,
s'enivrerait de leur nectar sirupeux avant de grimper sur mon corps céleste pour s'y assoupir,
la fleur baveuse au coin des lèvres ourlées par l'extase.


Là, je ferais lentement tournoyer mes deux planètes en orbite
et je bercerais tous les êtres vivants de la galaxie, qui s'éveilleraient le matin en gazouillis étranges,
la chair encore enduite de la pulpe des rêves, que je nettoierais dans mes nuages de lait
où barboteraient joyeusement des poissons volants et des oiseaux nageurs.


La vie tout entière grouillerait sur mes excroissances astrales
et je jetterais sur elles des graines qui feraient pousser des baobabs géants qui transperceraient le ciel,
et qui donneraient des fruits aux étoiles et que les étoiles dévoreraient,
excepté leur semence qu'elles recracheraient sur mon sol d'où naîtraient d'autres baobabs.


C'est ainsi qu'aurait lieu la grande diaspora mammaire
à travers tous les continents de mon corps en expansion,
repoussant sans cesse les cloisons de l'espace pour accueillir sur moi,
contre moi, dedans moi, tous ses nouveaux habitants.

Testostérone

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Je voudrais avoir un taux de testostérone qui allongerait dans la nuit
mon clitoris de quatre mille cinq cents mètres et dessinerait au bout
la pointe d'un canon prêt à tirer au moindre coup
des boules de six mille neuf cents kilos chacune
et d'un diamètre exorbitant, capables d'écrabouiller
les petits mammifères flasques cachés au fond
de l'entrecuisse de tous ces messieurs.


Je serais alors le seul être sexuel restant.
Sans compter les femmes, qui ne comptent pas.


Et peut-être aurais-je alors l'honneur avec cette arme
de me frayer un chemin étroit à travers toi
et de m'égarer dans les couloirs obscurs
de ton labyrinthe en te faisant la mort au fond du cul.