Le boudoir de la Pythie est une performance à mi-chemin entre la divination
et les arts numériques. Elle a été créée pour la première fois en janvier 2015,
à l'Octroi à Tours, en collaboration avec Charles Hilbey et Rémi Billardon.
Le spectateur est invité à entrer seul dans une pièce sombre et à s'assoir dans un
fauteuil en face duquel est projeté sur un écran le visage de Circé qui, telle une
anamorphose, se transforme tout au long de l'expérience, épousant différentes formes,
se démultipliant jusqu'à créer une monstruosité propre aux traits de la Pythie.
Il est amené à lui poser une question précise sur son existence. D'une voix grave et
profonde aux accents humanoïde, l'Oracle lui est délivré à l'intérieur d'un bain d'images
et de sons évolutifs, crées en live de l'autre côté de l'écran, et avec lequel il peut interragir.
Dans une atmosphère d'inquiétante étrangeté qui joue sur la thématique du miroir, du double,
des masques, et de la présence/absence, cette performance dévoile l'intimité psychique du
spectateur en même temps qu'elle interroge sur l'existence des mondes parallèles.
Messe Basse est une performance créée par Charles Hilbey et Circé Deslandes pour l'événement
« à la recherche du 6ème sens » organisée par Guillaume Fédou, co-rédacteur en chef du
magazine Playboy et par l'association Happe:n. Elle a eu lieu pour la première fois à la
Maison Niel de Darwin à Bordeaux, en juillet 2017.
Dans une pièce à l’ambiance feutrée, tamisée par la lueur de bougies neuvaines rouges,
Circé Deslandes et Charles Hilbey sont dissimulés dans une boîte noire installée derrière
un fauteuil. Le spectateur est invité à s’y asseoir et à glisser dans ses oreilles
deux tubes, tous deux reliés à ladite boîte noire.
À son oreille gauche résonne la voix de Charles, à sa droite, celle de Circé. S’ensuit
entre les deux un dialogue ininterrompu, tissé à la manière d’une correspondance épistolaire
porno-poétique. Les voix se croisent puis se rencontrent, s’entrechoquent, s’entremêlent
jusqu'à se confondre, dans un souffle, un chuchotement proche de l’esthétique de l’ASMR.
Dans ce flot continu de parole, l'auditeur se retrouve en quelque sorte pris au piège de
ce duo très intime qu’il pourra tantôt entendre comme une confidence, un secret lui étant
personnellement adressé, tantôt comme une invitation à occuper une
place de voyeur mais où l’image réelle demeure absente.
La présence cachée des deux performeurs suscite le trouble et la curiosité. Sont-ils
réellement là ? Depuis combien de temps tourne en boucle ce tête-à-tête entêtant ?
Que font-ils à l’intérieur de cette boîte ?
Cette expérience, éminemment sensorielle, baigne l'auditeur dans une matrice vaporeuse
de sons et de mots qui vient tantôt l'envelopper, tantôt le bousculer et
réveiller en lui sa pulsion de vît.
Pour le lancement du Fanzine Handmade sub-culturel La fesse cachée,
édité par Aurore Halpert et Lus Dumont, Circé Deslandes et Charles Hilbey sont invités
à créer une performance autour de la thématique des menstrues, aux Ateliers de La
Morinerie à Tours, en septembre 2017. à cette occasion, elle reprend alors son texte
Mon ventre est un caveau issu de son premier album Oestrogenèse avec pour seul habit
des images projetées par Charles Hilbey, qui évoque le deuil de la maternité.
Dans cette performance, le sang des lunes apparait à la fois comme symbole de création et
de destruction et renvoie au fantasme du bébé fantôme qui tapisse les limbes utérines de certaines femmes.